On ne peut évoquer Istanbul sans évoquer Byzance, et les vestiges byzantins sont encore présents de nos jours. Certains ont connu des modifications sous l’Empire Ottoman comme l’église Sainte Sophie, de nombreuses églises après la conquête ou encore la colonne serpentine de l’Hippodrome.

La colonne de Constantin (en turc : Çemberlitaş sütunu, signifie « colonne cerclée », de çember, « cercle », taş, « pierre » et sütunu, « colonne »)

La conquête de Byzance

Byzance a été conquise le jour de la bataille de Chrysopolis entre Constantin Le Grand et Licinius le 18 Septembre 324, la fondation de Constantinople eut lieu le 8 Novembre.
C’est à cette période que la colonne fut édifiée et c’est lors de sa construction que la ville fut consacrée capitale de l’Empire romain le 11 Mai de l’année 330.
Cette colonne marque ce qui fut le centre du forum de Constantin le Grand.
Elle est d’une hauteur de 34,80 m, composée de 6 tambours surmontée d’un tambour maçonné de 10 assises de blocs de marbre et d’un bloc monolithe de même matière

Au pied de cette colonne, Constantin II établit une chapelle dédiée après sa mort à Constantin le Grand. Plusieurs sources historiques indiquent que Constantin II aurait enfoui dans les fondations de la colonne des reliques à la fois païennes et chrétiennes : Le Palladium de Troie enlevé au temple de Vesta, la cognée de Noé, la pierre dont Moïse fit sortir de l’eau, les douze corbeilles et les restes des sept pains dont le Christ après consécration reput à multitude et le vase des saints parfums.

Grâce à des fouilles, on a retrouvé le dallage du forum à plus de 2 mètres de profondeur ainsi que des sarcophages et des tombeaux, ce qui prouve que la colonne avait été dressée dans un cimetière gréco-romain (d’après Mamboury, Istanbul touristique, 1951)

La colonne

Au sommet de la colonne se dressait la statue de Constantin en Apollon radié. Dans les sept rayons, on enchâssât des parcelles des clous de la passion et à l’intérieur de la statue on déposa un fragment de la vraie croix.
Théodose II renforça la colonne par des frettes de fer. En 1106, une grande tempête renversa la statue. Ce ne fut que sous Manuel I Comnène que la colonne fut réparée et munie à son sommet d’un chapiteau corinthien surmontée d’une grande croix dorée.
En haut de la colonne, une inscription est inscrite en grec : »Le pieux empereur Manuel renouvelle cette œuvre divine détruite ici par le temps »

La base de la statue était pourvue d’une inscription, peut-être plus tardive, composée du texte suivant :
« Toi, Christ, tu es le créateur et le maître du monde ; à toi, j’ai consacré cette ville qui est la tienne, ainsi que le sceptre et la puissance de Rome. Garde-la, sauve-la de toute atteinte. »

Les cercles de bronze qui couvraient les joints entre les tambours furent emportés lors la prise de Constantinople, au cours de la IVe croisade, en 1204. La croix fut enlevée par les ottomans après la chute de Constantinople, en 1453.

L’incendie qui détruisit le quartier en 1779 laissa sur toute la colonne des traces noires qui lui valurent le surnom de « Colonne brûlée ».

Le sultan Abdülhamid Ier fit restaurer le monument en enrobant le piédestal d’origine et le premier tambour dans un socle en maçonnerie très massive.

La colonne situe sur la Divanyolu Caddesi face au hamam de Çemberlitaş