La gloire d’une ville ne se décrète jamais, elle se construit où elle est innée ! Istanbul avec ses sept collines, recèle en effet un mélange de civilisations dont deux au moins, la civilisation chrétienne et la civilisation musulmane, l’ont profondément marquée.

49 – De Byzance à Istanbul

« Au premier printemps, les environs de la ville se couvrent du fin duvet blanc et rose des fleurs de pêchers, d’abricotiers et de pruniers. Plus tard, dans tiède chaleur, le Bosphore resplendira sous le pourpre des arbres de Judée auquel succéderont les ors éclatants des genêts.

Et puis, ce sera les premières chaleurs avec les roses aux milliers de variétés qu’accompagneront les géraniums, les œillets, les bougainvilliers, les hortensias et tant d’autres fleurs.

Au printemps, les iles des Princes, la côte anatolienne, le Bosphore resplendissent sous l’éclat féérique d’une nature généreuse prodiguant ses bienfaits sans compter. Sous un ciel d’été, les ombres colorées chantent langoureusement dans une gamme étincelante de surfaces violemment éclairées ; c’est à ce moment que le parvis des mosquées, les ruelles des bazars, les petits cafés blottis dans la verdure sont délicieux à fréquenter. On sent virtuellement la vie passer comme un ruisselet qui coule délicieusement entre les fleurs dans une douce quiétude balancée par les brises nordiques du Meltem.

C’est la belle saison, la saison où Istanbul paraît sous son habit de gala broché des rayons argentés d’un soleil éclatant. Voir d’abord Istanbul, en été . . être le rêve de tout voyageur désireux de faire un beau voyage. »

Istanbul est comme une jolie personne : elle est belle en toute saison et de tous les côtés.

De Byzance à Istanbul – Des Grecs aux Ottomans la gloire de Constantinople.

Quel est l’objectif de l’exposition ?

Cette exposition, à laquelle nous travaillons depuis deux ans, a pour ambition de donner une image de la métropole à différentes époques de sa vie, en partant de temps très anciens jusqu’à l’époque contemporaine. Elle entend souli- le fait qu’Istanbul n’est pas uniquement une ville historique, comme Venise, mais aussi un organisme vivant. Il n’est pas facile de surprendre le public français, qui est particulièrement exigeant. Mais il est clair que dans le cadre de la Saison turque en France, qui s’est ouverte en juin 2009, nous souhaitons amener le public à mieux comprendre la culture turque.

D’où proviennent les objets exposés ?

Ils sont au total environ trois cents et plus des deux tiers proviennent de Turquie. Le Musée archéologique est le principal prêteur, en compagnie du musée de Topkapı et du musée d’Art turc et islamique, tous trois à Istanbul. D’autres musées et des collections privées nous ont également confié des pièces – les musées Sakıp Sabancı, ceux de Pera et de Sainte-Sophie, le palais de Dolmabahçe, le musée Sadberk Hanim, le musée d’Antalya, le musée ethnographique d’Ankara, le patriarcat orthodoxe de Fener, ou la collection Yapı Kredi. Il n’est pas aisé de les citer tous tant la liste est longue. Les apports internationaux sont évidemment significatifs : outre le Louvre, nous avons obtenu la contribution d’institutions d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de Grèce, de Serbie ou encore de Pologne.

De Byzance à Istanbul – Des Grecs aux Ottomans la gloire de Constantinople. Éditions Beaux Arts – Galerie Nationales du Grand Palais ISBN 978-2-84278-693-9 – 65 pages