Mosquée Ahi çelebi, Istanbul (1480-1500)

La mosquée Ahi Çelebi est située près de l’embarcadère qui vous emmène au plus haut de la corne d’or, vers les hauteurs du cimetière qui entoure le café Piyer Loti.

Elle a été souhaitée par le médecin en chef de l’hôpital du district de Fatih (Fatih Darüssifa). Elle est surtout connue par rapport au rêve qu’a fait Evliya Çelebi et dans lequel il y fait mention.
Profitez en pour visiter la sublime mosquée de Rüstem Pacha qui lui fait face.

Evliya Çelebi, le très célèbre explorateur ottoman du 17° siècle raconte le rêve qu’il a fait concernant cette mosquée :

En l’an 1040 de l’Hégire, à Istanbul, la ville de ma naissance, au mois de Muharram durant la nuit de Achura (19 Août 1630), alors que je m’étais allongé contre un coussin dans un coin de notre maison pour y dormir, l’humble dormeur que j’étais s’est vu en rêve à la Mosquée Ahi çelebi, à proximité du débarcadère aux fruits (Yemis Iskelesi).

Il s’agit d’une vieille mosquée construite avec de l’argent licite (halal), où les prières sont acceptées.
Je rêvais donc que j’étais dans cette mosquée. Soudain, la porte s’est ouverte et la mosquée baignée de lumière s’est remplie de soldats en armes.
Ceux-ci se sont mis à faire leur prière du matin et faire des ‘Salawat’…Bref, c’est sur le mode de lecture de Sa’d ibn Abi Waqqas, le compagnon du Prophète (Paix et Bénédictions d’ALLAH sur lui), que j’ai pu servir de muezzin.
Puis notre Prophète Muhammed (Paix et Bénédictions d’ALLAH sur lui), dans la niche de l’imam(mihrab) d’une voix brûlante, sur le ton du makâm uzzal, a récité un Yâ-Sîn (Coran, sourate 36), Izâ câe (Coran, sourate 110) et Mouwazzanatayn (Coran, Sourate 113 et 114).
Bilâl, le muezzin du Prophète (Paix et Bénédictions d’ALLAH sur lui), a dit la ‘Fatiha !’ (Coran, I). »

Alors que sa Sainteté Muhammed (Paix et Bénédictions d’ALLAH sur lui) se levait du mihrab, son excellence Sa’d ibn Abi Waqqas, m’a immédiatement pris par la main, conduit devant notre Prophète (Paix et Bénédictions d’ALLAH sur lui) et a dit :

« Ton admirateur fidèle, Evliya, cette créature de ta communauté, implore la miséricorde ! »,

mais lorsqu’il m’a lancé : « Embrasse sa main bénie ! », les larmes m’ont submergé.

J’ai impudemment effleuré ses mains bénies de mes lèvres et, impressionné par sa grandeur, au lieu de dire « Sefaat (miséricorde), Ô Messager d’ALLAH ! » j’ai dit : « Seyahat (voyage) Ô Messager d’ALLAH ! ».

Sa sainteté souri en disant : « Que ma miséricorde, mes voyages et mes visites te soient accordées ; Mon Dieu, que tout cela te soit facilité dans la santé et dans la paix ! » puis il a ajouté en souriant ‘Fatiha’