C’est à Ghislain de Busbecq (1522-1592),diplomate et botaniste flamand que l’on doit l’introduction en Europe du marronnier d’Inde, du lilas, et des fleurs « que les Turcs appellent des tulipes », découvertes à Andrinople, en plein hiver, période « la moins propice aux fleurs », et dont l’obtention de spécimens, entraîne de fortes dépenses de la part du diplomate.

Ghislain de Busbecq (1522-1592), diplomate et botaniste flamand

Contrairement à ce que son nom laisse croire, le marronnier d’Inde ne vient pas de ce pays, ni d’Amérique. Il est issu de la péninsule balkanique, et plus exactement de Turquie. Le terme marron d’Inde apparaît en 1718 parce que la châtaigne se nommait aussi marron, les deux fruits étaient confondus alors qu’ils provenaient d’espèces distinctes. Précisons que le marron comme tel est une graine non comestible pour l’homme à la différence de la châtaigne.

Le marron d’Inde, un remède contre la « pousse » du cheval

Les Turcs réduisaient en farine les graines du marronnier d’Inde et les mélangeaient au fourrage pour traiter leurs chevaux atteints de la « pousse », une maladie respiratoire des équidés. De là viennent des termes régionaux comme la châtaigne des chevaux ou le châtaignier de cheval.

Ferhan, le cheval préféré du Sultan Abdulhmid II.

L’expression est passée aussi en anglais où l’on parle de horse chestnut, soit la châtaigne de cheval et allemand (Rosskastanie). Le terme scientifique du marronnier demeure Æsculus hippocastanum, ce qui rappelle la châtaigne de cheval.

Une recette méconnue en Europe

Considéré comme un arbre d’ornement, c’est un palefrenier qui redécouvre la recette utilisée par les turcs pour aider les chevaux qui montrent des déficiences respiratoires : une mouture des fruits de l’arbre mélangée à l’avoine (d’où le nom latin Hippocasstanum du grec « hippos », cheval et de « castanon », châtaigne). Sous Louis XV, on utilise cette poudre de marron d’Inde pour augmenter l’écoulement nasal.

Pendant les guerres napoléoniennes, lorsqu’ils n’ont pas de quinquina, les médecins se servent de l’écorce des marronniers contre les fièvres. Pendant la dernière guerre, on utilise la saponine du marron d’Inde pour blanchir le linge et pour fabriquer des savons.