Stanislas Leszczynski et l’inspiration Ottomane

Stanislas Leszczynski  dit « Stanislas le Bienfaisant », est né le 20 octobre 1677 à Lwów (Lviv, en Ukraine) et meurt le 23 février 1766 à Lunéville. Il est, roi de Pologne de 1704 à 1709 et grand-duc de Lituanie dans le cadre de la république des Deux Nations, beau-père de Louis XV (1725), duc de Lorraine et de Bar de 1737 à sa mort.

Qui était Stanislas Leszczynski ?

Stanislas fut un roi éphémère, sans véritable royaume qui fut chassé à deux reprises du trône de Pologne. Il succède à Auguste II suite à la victoire suédoise de Charles XII qui envahi la Pologne et chasse les Russes en 1706. L’accès au trône fut d’autant plus facilité, puisque Stanislas et Charles XII se connaissent et s’apprécient, Stanislas ayant été ambassadeur de Pologne auprès du roi suédois. Pour résumer, en 1709, l’armée suédoise est défaite, et Stanislas est contraint de laisser la place à Auguste II qui reprend la tête de la Pologne. C’est à ce moment que Stanislas en compagnie de Charles XII trouve refuge auprès du Sultan Ottoman Ahmet III, également en guerre contre les Russes.

Son séjour à Istanbul, hôte du Sultan Ahmet III

Il fut retenu par les Turcs, mais traité en roi. La Sublime Porte lui alloua même une pension, lui fournissant également un logement ainsi que des domestiques et une garde d’honneur. C’est durant cette période qu’il s’intéresse à l’architecture ottomane. Préférant suivre Charles XII qui décida de quitter le territoire ottoman, il plie bagage craignant que le Sultan ne le livre aux Russes.

Stanislas resta près de cinq ans dans le duché de Zweibrücken (duché des deux ponts, au nord de l’Alsace) sous l’égide de son protecteur Charles XII.

Ayant pu profiter de l’architecture Ottomane, de ses pavillons, et de ses kiosques (oui, le mot kiosque est d’inspiration ottomane, köşk en turc), il souhaite à nouveau flâner et loger sa cour dans ce type de logement d’inspiration orientale. Il commande auprès de l’architecte du duché toute une suite de pavillons ottomans entourés de bassins et de cascades qu’il baptise Çiftlik (signifiant ferme en turc). A la mort de Charles XII, Stanislas reprend la route de l’errance

Il marie sa fille Marie au roi de France Louis XV et reçoit les duchés de Lorraine et de Bar en viager. Il ne résida jamais à Nancy. En 1737, il fit son entrée à Lunéville où il résida 29 années.

Les pavillons Ottomans en Lorraine

L’Empire Ottoman ou plutôt son architecture continuait d’hanter ses pensées au point qu’il entama à l’aide de l’architecte Léopold Emmanuel Héré, des travaux au château de Lunéville ; il édifia des pavillons de plan carré, des kiosques et des fontaines. Une des réalisations des jardins du château, ‘Le Kiosque’, est un bâtiment en forme de T (rappelant par ailleurs les premières mosquées ottomanes en ‘T’) à deux étages, où la toiture, était incurvée et rehaussée d’un pignon pointu. D’autres pavillons portent les noms de Trèfle ou la Chartreuse; tous d’inspirations ottomanes.

‘Le Kiosque’ de Stanislas n’est pas sans rappeler le ‘Incili Kösk’ situé dans les jardins bas du Palais de Topkapi construit par le Sultan Murad III, source d’inspiration pour Stanislas. De ce kiosque construit en 1738 puis en 1762 lorsque qu’il fut détruit par un incendie, il ne subsiste que deux colonnes ioniques visibles dans le parc.

Le Trèfle est la copie du kiosque du littoral ‘Yalı Köşk’

Egalement au château de Commercy, il y fit construire la copie du Mermer Kösk, édifié par Selim I dans le Palais de Topkapi en 1518

Stanislas passa deux ans au cœur de l’Empire Ottoman, sa mémoire des lieux fut un tant soit peu aidée grâce aux 400 dessins de Cornelius Loos, architecte ingénieur de Charles XII qui avait consacré son séjour à effectuer des relevés de bâtiments ottomans, mosquées, hammams et kiosques en tout genre. On vous souhaite donc de visiter les châteaux de Lunéville et de Commercy pour trouver un peu d’Ottomanie en Lorraine.

Site du Château de Lunéville : https://chateauluneville.meurthe-et-moselle.fr/

Château de Commercy : https://www.mv-bracelet.com/chateau-de-commercy