Les Ottomans avaient mis en place des fondations (Waqf-Vakif*) pour venir en aide aux chiens errants afin qu’ils trouvent de la nourriture, aux oiseaux pour qu’ils puissent se désaltérer lors des fortes chaleurs, aux cigognes pour être soignés lorsqu’elles étaient blessés, aux loups pour être nourris de viandes ou encore aux chevaux blessés qui devaient recevoir des traitements.
Ils construisaient des maisons d’oiseaux sur les façades des mosquées, madrassas (écoles), ou encore dans les palais qui étaient bien exposés aux rayons du soleil et abrité du vent, à des hauteurs non accessibles pour les passants.
Ils plaçaient aussi quelquefois des petites assiettes remplis d’eau sur les tombes pour que les oiseaux puissent se désaltérer.
Dans le passé, cet amour des oiseaux était plus visible qu’aujourd’hui. Beaucoup de familles nourrissaient les oiseaux à leurs propres domiciles. Les enfants les traitaient comme s’ils faisaient partis de la famille. D’une certaine façon, ces volatiles aidaient, par leur présence, à traiter les moments de solitudes.
Bursa : le foyer des cigognes sans foyers
Les cigognes, pigeons, moineaux et hirondelles avaient donc l’habitude de construire leurs nids sur les toits des maisons ou les cheminées des bâtiments. De nos jours, à Bursa, existe encore ‘Le foyer des cigognes sans foyers’ (« Gurabahane-i Laklakan »), créer pour soigner les cigognes blessés il y a de cela plusieurs siècles.
Les pigeons dans l’architecture des mosquées
D’un autre côté, en particulier les pigeons, occupaient régulièrement les mosquées. Les croyants fréquentant la mosquée, avaient l’habitude de nourrir ces oiseaux et la cour principale de la mosquée ressemblait alors à une immense volière.
Ces maisons d’oiseaux superbement travaillés avaient une place unique dans l’architecture à l’ère ottomane. Ce qui en faisait un élément spécifique.
Ces petites maisons fournissaient un abri aux oiseaux et les empêchaient par même occasion de salir avec leurs déjections, protégeant ainsi les murs de la mosquée de la corrosion.
D’un point de vue religieux, la croyance commune était que si une personne construisait ces petites maisons, il en récoltait de bonnes actions, puisque les oiseaux trouvaient ainsi un abri.
Ces maisons étaient conçues pour fournir un abri à n’importe quels oiseaux volant librement autour des bâtiments tels que moineaux, hirondelles, pigeons ou cigognes. Un petit nid sculpté tel quel dans la pierre est en réalité un chef d’œuvre d’architecture.
On leur donnait aussi d’autres noms comme “kuş köşkü » (Kiosque à oiseaux), « güvercinlik » (pigeonnier) and « serçe saray » (Palais des moineaux). On les trouve encore aujourd’hui non seulement dans les mosquées, mais aussi les auberges, bibliothèques, écoles, aqueducs, fontaines et même sur les murs. Ce faisant, les habitants de tout âge et de toutes classes sociales étaient imprégnés d’amour et de miséricorde pour les animaux.
Üsküdar Ayazma Camii Üzerindeki Kuş Evi Laleli III. Selim ve III. Mustafa Türbesi Üzerindeki Kuş Evi
En localiser quelques unes à Istanbul
Quelques-unes de ces maisons d’oiseaux subsistent encore aujourd’hui. La plus ancienne à Istanbul est situé sur le pont Büyükçekmece à Istanbul. Ceux construites au 17ème siècle sont encore visibles sur les murs de la mosquée Yeni Valide à Eminönü. D’’autres construites à la fin du 18ème siècle sont situées sur les trois façades de la mosquée Yeni Valide à Üsküdar.
(* Le Waqf, précédemment connu comme Wakf-alal-aulad, est, dans le droit islamique, une donation faite à perpétuité par un particulier à une œuvre d’utilité publique, pieuse ou charitable, ou à un ou plusieurs individus. Le bien donné en usufruit est dès lors placé sous séquestre et devient inaliénable.)