Mahmud Celaleddin Pacha
"La justice triomphe toujours et toujours reste invincible." Mahmud Pacha
Mahmud Pacha, connu comme Damat Mahmut Pacha ou encore sous son pseudonyme de poète, Asaf.
Son vrai nom est Mahmud Celaleddin, il est né en 1853 à Istanbul. Il est le fils de Halil Rifat Pacha (ne pas confondre avec le grand vizir portant le même nom), géorgien de naissance et d’origine abkhaze. Il fut nommé gouverneur (vali) et grand amiral (kaptan-ı derya) par le Sultan Mahmud II. Mahmud pacha n’a pas connu son père qui décède alors qu’il est âgé de 3 ans. Il fut élevé au Palais par son beau-père le gouverneur de Konya Ali Kemali Pacha.
Il se marie en 1876 à la sœur du Sultan Abdulhamid, Seniha Sultan, fille du Sultan Abdulmecid, avec laquelle il aura deux fils, Sabahattin et Lütfullah.
Il officie à plusieurs postes au palais de Yildiz, il sera membre du Conseil d’Etat et ministre de la justice en 1878, à l’âge de 26 ans.
Peu de temps après, il est démis de ses fonctions, pour avoir été en relation avec le comité Skelyeri-Aziz Bey, qui préparait secrètement le renversement du Sultan Abdulhamid pour placer son frère Murad V sur le trône.
Il s’avère qu’il n’est pas en lien avec eux, on lui propose un poste qu’il refuse.
Durant cette période sans fonction officielle, il s’essaie à la poésie sous le pseudonyme d’Asaf, il s’occupe entre autres de l’éducation de ses fils Lütfullah et Sabahattin. Il s’affaire également à suivre le dossier de chemin de fer de Bagdad en jouant le rôle de médiateur auprès du Sultan et des ambassades britannique et allemande.
Qualifié d’agent britannique pour certains, il est favorable à l’octroi du chantier de chemin de fer de Bagdad aux britanniques plutôt qu’aux allemands.
Exil en Europe
Il devient un ennemi du Sultan et souhaite mettre en place une constitution en Turquie. De par ses positions anti hamidienne et sa proximité avec les Jeunes Turcs, il s’enfuie en Europe avec ses deux fils Lutfullah et Sabahattin, en ayant pris soin d’embarquer avec lui les bijoux de sa femme ainsi que tout l’argent à sa disposition.
Il continue ses actions contre le sultan depuis Paris ou Londres avec les membres du Comité Union et Progrès. Il envoie une lettre au rédacteur en chef du journal Meşveret, Ahmet Rıza Bey dans laquelle il critique le Sultan. En 1900, il se rend ensuite en Angleterre, qu’il doit quitter sur pression de la Sublime Porte. Il se rend alors en Egypte, à l’invitation du khédive Abbas Hilmi Pacha. Il participe à la création du journal « Kânûn-i ‘Esâsî » et publie ses poèmes au Caire dans son ouvrage intitulé « Tezkire-i ulemâ ».
Il quitte ensuite l’Egypte pour Paris, comprenant que le khédive insiste pour qu’il rentre à Istanbul.
En France, il organise le premier congrès des Jeunes Turcs à Paris le 4 Février 1902, il est alors nommé Président d’honneur de ce congrès.
Mahmud Pacha est condamné à mort
Le sultan réclame alors le divorce d’avec sa sœur, Seniha sultane et ses biens confisqués. Son konak (manoir) de Şehzâdebaşı devient la propriété de Fuad Ali Pacha. Il est condamné à mort par le tribunal pour ses prises de position et sa complicité dans la mise en place de tentative d’assassinat du Sultan qu’il nie et son extradition est réclamé.
Selon certaines sources, Mahmud Pacha semblait souffrir d’insuffisance rénale, ce qui a pu provoquer sa mort.
Mort du Pacha
Il termine ses jours d’exil en Belgique, à Bruxelles ou il décède en 1903, à l’âge de 49 ans. Son corps n’est pas rapatrié à Istanbul, mais à Paris dans le cimetière turc du Père Lachaise, les jeunes turcs prononceront à l’occasion de son enterrement des discours de liberté rendant hommage à Mahmud Pacha.
En 1908, son corps, conservé dans un cercueil de plomb est rapatrié en Turquie, à Istanbul. Il repose au cimetière d’Eyüp Sultan aux côtés de son père et de son fils Sabahattin.
Hakan Boyav interprète Mahmud Pacha dans la série Payitaht Abdulhamid
Ma conduite envers Abdulhamid est la preuve d’un effort déployé dans le but de lui faire comprendre la nécessité dans laquelle se trouve le gouvernement de renoncer à ses procédés despotiques et barbares et par conséquent d’entrer dans la voie de la civilsation
Mahmud Celaleddin Pacha, Août 1900.