Abdülmecid bin Mahmud est né en Avril 1823, il est le trente et unième sultan de l’Empire Ottoman et à régné pendant 21 ans de 1839 à 1861 succédant à son père le Sultan Mahmut II.

Sa naissance

Sa mère, Bezmiâlem Sultane, est la seconde épouse du Sultan Mahmut II. D »origine géorgienne, elle a été éduquée au Palais de Dolmabahçe par la soeur de Mahmut II et fut Valide Sultan (mère du futur sultan) durant 14 ans. Elle conseillât d’ailleurs de temps à autre son fils dans les affaires d’État. Comme chaque femme de Sultan, soucieuse des fondations pieuses et du bien-être des croyants, elle fit construire la célèbre mosquée de Dolmabahçe ainsi que l’hôpital Bezm-i Âlem Gureba-i Müslimin Hastanesi. Son fils édifia pour elle le palais d’été de Dilküsa (Kasr-i Dilküsa) situé près du palais de Yildiz.
Elle meurt en 1853. Sa tombe se situe dans le mausolée de son mari le sultan Mahmut II.

Le Sultan Abdülmecid est aussi le premier sultan a s’exprimer en français, (tout comme le sera son fils Abdulhamid) résultat de l’éducation européenne qu’il a reçu. Rappelons que son père est le sultan qui a troqué le turban pour le port du fez.

Il devient à la suite du décès de son père le Sultan Mahmut II en 1839, le nouveau calife, chef des croyants, sultan de l’empire Ottoman, César de l’Empire Romain et gardien des deux saintes mosquées à l’âge de 16 ans.

Les réformes ottomanes sous le Sultan Abdülmecid

Le règne d’Abdülmecid coïncide aussi avec celui des grands changements qu’affrontera son fils le sultan Abdülhamid quinze années plus tard, tels que les Tanzimat, ces réformes visant à moderniser l’Empire Ottoman en s’inspirant des constitutions européennes.

Le rescrit impérial Gülhane Hatt-i Serif-î est le point de départ de ces nouvelles réformes.
Contrairement à la monarchie du Sultanat Ottoman, la constitution impose au Sultan d’établir un parlement constitué de sujets de l’Empire Ottoman provenant de toutes les régions. Cette constitution accorde à tous les sujets de l’Empire, qu’ils soient musulmans ou non, la propriété, et l’égalité entre tout les sujets de confessions différentes de l’Islam.

Le Sultan n’est alors plus maître de ses décisions et peut voir celles-ci contestées par le Parlement qui applique les lois du Tanzimat en vigueur. Cette nouvelle constitution mise en place ne base plus ses principes sur le Coran et donc la Sharia mais sur une sorte de code civil se débarrassant des principes de la tradition islamique.

Le premier code pénal ottoman

Le premier code pénal fait son apparition, en Turquie, en 1840, subissant de nombreuses modifications d’année en année. (Il est avant tout inspiré du code pénal français). On sent avec toutes ses réformes que les puissances occidentales n’ont qu’un idée en tête, celle de morceler l’Empire Ottoman, « l’homme malade de l’Europe », comme ils aiment à l’appeler, en s’appropriant : qui pour les Russes de prendre Constantinople comme capitale orthodoxe et y
couronner le tsar (Tsarigrad), la France, afin de mieux conforter ses intérêts commerciaux et revendiquer l’Église romaine, « fille aînée de la France » ou encore les Britanniques qui également souhaitent avoir la main mise sur les détroits (par le biais de Convention des détroits du 13 juillet 1841 par lequel le Sultan avait autorité d’interdire l’entrée du détroit des Dardanelles et du Bosphore aux navire de guerres étrangers), et s’opposer à toute incursion russe en mer de Marmara ou en mer Méditerranée.

A cette période, la Russie franchit également les limites des territoires Ottomans pour s’enfoncer dans les Balkans et soulever les populations entre elles.

Un règne de changements et de conflits territoriaux

Le Sultan Abdülmecid, tout au long de son règne doit aussi gérer les conflits territoriaux avec la Russie et l’Autriche.
D’autres troubles et démantèlement de ce qui appartenait à l’Empire Ottoman sont également présent, comme l’indépendance de la Grèce, l’Égypte, gouverné par le khedive Mehemet Ali qui trace sa propre indépendance vis à vis du Sultan.

Ce qui nous laisse entrevoir les problèmes rencontrés à cette période par le sultan Abdülmecid, qui deviendront ceux du Sultan Abdulhamid quand il prend en charge son nouveau titre en 1876.

Le sultan Abdülmecid meurt à l’âge de 38 ans de la tuberculose. Il repose dans son mausolée situé dans la cour de la mosquée du Sultan Selim I.

Parmi ses différentes innovations tendant à restructurer l’État :

  • Le premier billet de banque ottoman en 1840
  • La création de la lire Ottomane, de l’hymne national et du drapeau ottoman en 1844
  • La réorganisation du code pénal et des finances selon le modèle français
  • La création du Ministère de l’Éducation
  • L’envoi d’une aide humanitaire en Irlande
  • L’abolition du marché d’esclaves
  • L’ordre du Medjidie qui porte son nom